QUELLA PORTA CHIUSA

Era l’autunno di qualche tempo fa.
Presso l’istituto scolastico di scuola media dove lavoravo da qualche mese, mi presentarono la lista dei nuovi studenti.
Mi occupavo di insegnare la lingua italiana ai ragazzi stranieri arrivati di recente in città.
Con i loro genitori e le loro famiglie avevano percorso chissà quanti chilometri in chissà quali condizioni e finalmente erano sbarcati all’istituto presso il quale ciascuno di loro veniva integrato in una classe di coetanei.
Avevano però bisogno di un rinforzo supplementare per acquisire meglio la lingua italiana, e in questo consisteva il mio compito, nel raccoglierli per piccoli gruppi, accompagnarli in un’aula a parte e cercare di farli interessare e magari, chissà innamorare, della lingua di Dante.

Tra i nomi presenti nella lista che uno dei professori coordinatori mi fece avere, ce n’era uno che mi fu segnalato come “particolare”. Si trattava di una ragazza irachena, quindicenne ma in ritardo di un paio d’anni di scolarità nei confronti dei suoi coetanei, che il coordinatore mi indicò come bisognosa di un sostegno più intenso.
In effetti mi raccomandarono di passare delle ore supplementari esclusivamente con lei per cercare di colmare le sue lacune linguistiche.
Si decise quindi di usare la stessa aula, ma i soli occupanti durante quelle ore speciali eravamo io e Fatima.
Nonostante la timidezza iniziale della ragazza, riuscimmo a trovare piano piano un dialogo e dopo qualche ora passata insieme si era installato una cordiale intesa tra noi due. Non la facevo parlare troppo, viste le sue difficoltà (c’è da dire che conosceva solo qualche vocabolo di inglese, così la comunicazione verbale non era certo agile…) ma le affidavo esercizi semplici per iscritto e insieme ci dedicavamo ad alcune letture e ad ascolti di brani alla sua portata.

Tutto filò liscio fino a un giorno, dove successe una cosa molto strana.
L’aula nella quale trascorrevamo le nostre ore di lezione aveva una porta di accesso che dava su un corridoio dove si trovavano altre aule. Solitamente lasciavo la porta aperta, visto che le aule non erano occupate e quindi non c’era pericolo di disturbare le altre classi. Quel giorno però c’era un bel brusio che proveniva da un paio di classi nel corridoio, così decisi di chiudere la porta.
Non notai particolari reazioni da parte di Fatima, salvo un’occhiata un po’ preoccupata in direzione della porta.
Cominciammo quindi la nostra lezione come al solito, ma notavo che la concentrazione di Fatima era ben altrove.
A un certo punto scoppiò improvvisamente in lacrime, uscì di corsa dall’aula e quel giorno non la rividi più.

Sorpreso dal suo atteggiamento, ritornai in segreteria, feci il mio rapporto dell’accaduto presso i responsabili dell’istituto e uscii dalla scuola. Per quel girono avevo infatti finito le mie lezioni.

La settimana successiva, parlando con il professore coordinatore del mio gruppo, ebbi la spiegazione del comportamento apparentemente inspiegabile della ragazza.
Il professore infatti aveva parlato coi i membri della famiglia di Fatima, che con aria grave avevano raccontato di come il nucleo familiare avesse vissuto per mesi all’interno di un paio di stanze di un sotterraneo per evitare i bombardamenti degli aerei americani e sfuggire a eventuali ritorsioni di quella parte della popolazione irachena che aveva deciso di schierarsi con le forze nemiche. Chi ha una buona memoria, non farà un grande sforzo per tornare a quella che era la situazione in Iraq negli anni immediatamente successivi all’attentato delle torri gemelle a New York dell’11 settembre 2001.
La povera Fatima aveva rivissuto quei giorni angosciosi passati nel bunker con i suoi cari tentando di sfuggire alla barbarie. E quella porta chiusa, per me solamente funzionale al mio lavoro, aveva risvegliato in Fatima un mondo ben più inquietante.

CETTE PORTE FERMÉE

C’était l’automne il y a quelque temps.
À l’institut du collège où je travaillais depuis quelques mois, on m’a présenté la liste des nouveaux élèves.
J’étais chargé d’enseigner la langue italienne aux enfants étrangers récemment arrivés dans la ville.
Avec leurs parents et leurs familles ils avaient parcouru on ne sait combien de kilomètres dans on ne sait quelles conditions et finalement ils avaient atterri à l’institut où chacun d’eux était intégré dans une classe de pairs.
Cependant, ils avaient besoin d’un renforcement supplémentaire pour mieux acquérir la langue italienne, et c’était ma tâche, de les rassembler en petits groupes, de les accompagner dans une salle de classe séparée et d’essayer de les intéresser et peut-être, qui sait, le faire tomber amoureux de la langue de Dante.

Parmi les noms de la liste que m’a fait parvenir un des professeurs coordonnateurs, il y en avait un qui m’a été signalé comme « particulier ». Il s’agissait d’une fille irakienne, de quinze ans mais avec deux ans de retard scolaire par rapport à ses pairs, dont la coordinatrice m’a indiqué qu’elle avait besoin d’un soutien plus intense.
En fait, ils m’ont recommandé de passer des heures supplémentaires exclusivement avec elle pour essayer de combler ses lacunes linguistiques.
Il a donc été décidé d’utiliser la même salle de classe, mais les seuls occupants pendant ces heures spéciales étaient Fatima et moi.
Malgré la timidité initiale de la jeune fille, nous avons lentement réussi à trouver un dialogue et après quelques heures passées ensemble, une entente cordiale s’est établie entre nous deux. Je ne la laissais pas trop parler, vu ses difficultés (il faut dire qu’elle ne connaissait que quelques mots d’anglais, donc la communication verbale n’était certainement pas agile…) mais je lui confiais des exercices simples à l’écrit et ensemble nous nous sommes consacrés à la lecture et à l’écoute de textes à sa portée.

Tout s’est bien passé jusqu’au jour où une chose très étrange s’est produite.
La salle de classe dans laquelle nous passions nos cours avait une porte d’accès qui donnait sur un couloir où se trouvaient d’autres salles de classe. Je laissais généralement la porte ouverte, car les salles de classe n’étaient pas occupées et il n’y avait donc aucun risque de déranger les autres classes. Mais ce jour-là, il y avait un bon bourdonnement provenant de quelques salles de classe dans le couloir, alors j’ai décidé de fermer la porte.
Je n’ai pas remarqué de réactions particulières de Fatima, si ce n’est un regard légèrement inquiet en direction de la porte.
Nous avons ensuite commencé notre cours comme d’habitude, mais j’ai remarqué que l’attention de Fatima était ailleurs.
À un moment donné, elle a soudainement éclaté en sanglots, s’est enfuie de la salle de classe et je ne l’ai plus jamais revue ce jour-là.

Surpris par son attitude, je suis retourné au secrétariat, j’ai fait mon rapport de l’incident aux responsables de l’institut et j’ai quitté l’école. Car ce jour-là, j’avais en effet terminé mes leçons.

La semaine suivante, en discutant avec le professeur coordinateur de mon groupe, j’ai eu l’explication du comportement apparemment inexplicable de la jeune fille.
En fait, le professeur avait parlé aux membres de la famille de Fatima, qui avec un air grave avaient raconté comment le noyau familial avait vécu pendant des mois dans quelques pièces dans un sous-sol pour éviter les bombardements des avions américains et échapper à toute représailles. par cette partie de la population irakienne qui avait décidé de se ranger du côté des forces ennemies. Quiconque a une bonne mémoire ne fera pas un grand effort pour revenir sur ce qu’était la situation en Irak dans les années qui ont immédiatement suivi l’attentat contre les tours jumelles de New York le 11 septembre 2001.
La pauvre Fatima avait revécu ces jours angoissés passés dans le bunker avec ses proches essayant d’échapper à la barbarie. Et cette porte fermée, pour moi uniquement fonctionnelle à mon travail, avait réveillé un monde bien plus inquiétant à Fatima.